Soyons philosophes ...

" Je déplore le sort de l'humanité d'être, pour ainsi dire, entre d'aussi mauvaises mains que les siennes"
La Mettrie,  philosophe français du XVIIIème siècle.

        J'ai trouvé cette citation grâce à un philosophe contemporain, Yves PACCALET, qui présentait son livre "L'humanité disparaîtra, bon débarras !". Je n'ai pas encore lu le livre mais la présentation m'a séduite car elle rentre totalement dans l' état d'esprit de colère et de constat désabusé et impuissant qui est le mien depuis quelques années maintenant. La lucidité de son analyse et de sa réflexion devrait être mise en exergue par de nombreux média.

        Je vous livre un extrait de ses pensées que j'ai trouvées dans le Figaro magazine du 15 avril 2006 :

     "  L'homme se prend pour tout : il n'est rien. Il croît que l'univers le désire et l'acclame ; et que sans lui, rien n'existe. Le cosmos s'amuse de ce stupide orgueil. Les galaxies s'esclaffent, les étoilent se tordent, les planètes se gondolent. L'homme imagine qu'il est radicalement différent de tous les autres êtres vivants ; au sommet (au-dessus !) de la pyramide... Il se persuade qu'il incarne la créature élue de Dieu (s'il a l'esprit religieux) ou de Darwin (s'il est évolutionniste). Il s'intitule le maître des plantes et des animaux.  Il se baptise "deux fois  sage", (Homo sapiens sapiens) : preuve qu'il ignore le sens même du mot "sage". [...]
     La réalité est assez différente. L'homme n'est qu'un objet négligeable dans l'immense univers. Un habitant de hasard sur une planète minuscule, qui tourne autour d'une étoile moyenne (le Soleil) située à la périphérie d'un bras (dit "d'Orion") de notre galaxie (la Voie Lactée) [...]. L'homme n'a pas inventé grand-chose, sauf la vanité, l'ivrognerie, l'épuration éthnique et la guerre nucléaire. C'est un australopithèque à peine dégrossi ; doté, certes, d'un cerveau de 1 300 centimètres cubes d'où peuvent sortir la peinture de Léonard de Vinci ou la musique de Mozart, mais plus généralement l'idée du sexe, de l'obsession su territoire et la pulsion de dominer son voisin ou de l'assassiner.
[...]
     Du côté de la science, l'inquiétude est palpable... Maints éléments laissent supposer que l'Homo sapiens ne passera pas le XXIème siècle. Nous risquons gros si nous continuons à nous entretuer et, sous prétexte de "croissance" et de "progrès", à détruire notre maison commune  (la Terre) par nos saccages et nos pollutions. Guerre nucléaire ou réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité ou empoisonnement de l'air et de l'eau, destruction de la couche d'ozone ou libération de germes microbiens mortels :  nous serons la première espèce qui s'anéantira elle-même. Cela sera reconnu dans les siècles des siècles comme notre plus bel exploit ! De son côté, la planète a toutes les chances d'être, à brève échéance, enfin débarassée de son espèce la plus prolifique, la plus sale, la plus destructrice et la plus teigneuse.
[...]
     Un milieu fini, comme celui de notre globe, ne saurait tolérer une croissance infinie. La nature que nous avons crue dominée, se vengera et nous collera une grande claque. A moins que nous acceptions ce dont nous ne voulons même pas entendre parler aujourd'hui : la décroissance rapide, la satisfaction par le peu, le partage. En un mot, la paix... J'avoue que j'ai peine à croire à cette issue heureuse."

        Et vous ?
        D'accord, c'est peut-être un petit peu noir comme description mais je suis sûre que vous avez reconnu beaucoup, beaucoup de choses !
        Mon ami me dit d'arrêter de pester contre des éléments contre lesquels je ne peux rien. Ce n'est pas faux. Mais pourtant, on est des milliers  ou des millions à faire le même constat que ce philosophe. Alors...